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La grosse arnaque de la vente des anciens réfectoires.

  • Char
  • 28 déc. 2023
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 déc. 2023

Ça commence il y a quelques temps, quand les bâtiments, par manque d'investissements et d’entretien régulier, se dégradent. Malgré l’obtention du label Ville d’Art et d’Histoire qui permet à la ville de toucher des subventions de l’état, de la région et du département pour préserver son patrimoine, ainsi que le classement du bâtiment aux Monuments Historiques, rien n’y fait, la municipalité laisse les anciens réfectoires se dégrader jusqu’à devenir insalubres. En 2017, les bâtiments sont fermés aux associations (amap, séniors, artistes) et manifestations culturelles.

En 2018 le nouveau maire, fraîchement débarqué à la tête de la commune, est pris les deux mains dans le pot de confiture, lorsqu’un habitant venu demander un renseignement au service urbanisme, voit posé sur un bureau, les plans du découpage des anciens réfectoires en une vingtaine de logements, qu’un groupe privé nommé Histoire et Patrimoine a pu réaliser en toute discrétion. Les voisins s’inquiètent et se renseignent. Le maire communique alors en ces termes :

Mais au conseil municipal du vendredi 15 décembre 2023, il est décidé que les deux parcelles porteuses des anciens réfectoires changent de destination pour pouvoir être vendues au groupe privé « Histoire et Patrimoine ».

Durant ce temps, les habitants du quartier ont été soigneusement tenus à l’écart, y compris les voisins directs et mitoyens qui n’ont jamais reçu de réponse à leur demande d’entretien. Aucune concertation d’aucune sorte n’a été initiée avec les Noisiéliens, pas même avec le collectif d’habitants pour les anciens réfectoires (CHAR) créé à cet effet.

Une seule autre solution a été proposée : une convention avec la Fondation du Patrimoine. S’en suit un appel au don. Le montant à atteindre est de 200 000 euros pour que la fondation apporte les financements complémentaires. Seuls 37 000 euros sont récoltés. Solution abandonnée.

Or on apprend aujourd’hui que, non contente de brader les anciens réfectoires (il est question de 600 000 euros pour un bâtiment de 1386 m2), la municipalité compte en racheter une partie (280m2) avant finitions pour 200 000 euros, montant qui aurait permis à l'époque l’obtention de l’aide de la Fondation Patrimoine.

Finalement, pour le prix d’une petite maison Menier (400 000 euros), ce grand groupe de promoteurs immobiliers va s’emparer de l’un des joyaux de notre patrimoine, qu’il va diviser en une vingtaine de logements, revendus à prix d’or.

Lors de ce conseil municipal, pour justifier le recours aux intérêts privés, le maire annonce aujourd’hui 7.2 millions d’euros de rénovation, quand en 2019 ce même coût était estimé à 2 millions, dont 800 000 pour la toiture. Certes, l’inflation est galopante, mais on s’interroge.

Aussi, comment peut-on parler de « sauvegarder un patrimoine » quand il s’agira, au mieux (et pour combien de temps) de ne pas trop dénaturer les façades ?

Pourquoi avoir laissé se dégrader les locaux à ce point ? Où sont passés les 951 641 euros versés par le conseil régional pour la réhabilitation des anciens réfectoires et de l’ancienne mairie en 2002 ? Apparemment dans l’enfouissement des lignes électriques de la ville… Et le marché conclu avec le groupement conjoint H20 architectes/unanimes/ GT2i/cabinet Votruba, relatif à la mission de maîtrise d’œuvre pour la réhabilitation des anciens réfectoires en Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine et locaux collectifs, qu’est-il devenu ? Tout était budgétisé et décidé au conseil municipal du 23 décembre 2014. Que s’est-il passé ? et plus récemment, comment expliquer l’échec de l’appel aux dons de 2019 quand la mairie disait « frapper à toutes les portes » et annonçait « de nombreuses entreprises se montrent intéressées comme Total, Veolia eau, le Crédit agricole Brie Picardie, la Caisse des dépôts, l'opérateur Linkcity, Renault Brie des Nations, Atland, la Banque de France, des entreprises du bâtiment ou la CCI de Seine-et-Marne. » Et seulement 37 000 euros récoltés sur les 200 000 visés ?

Et après tous ces « contre-temps » et « échecs », pourquoi ne pas avoir cherché d’autres solutions : créer un partenariat avec le CFA de St Thibault qui forme des Compagnons du Devoir par exemple. Chercher d’autres mécènes ? Faire appel à d’autres associations de défense du patrimoine ? et l’organisation d’un chantier bénévole, comme il y en a tant, a-t-elle été envisagée ? Le ministère de la culture a-t-il été contacté ? Comment ont fait les autres communes qui ont pu sauver tant de morceaux de leur patrimoine ?

La vente de ces anciens réfectoires est certainement la solution la plus simple pour la municipalité, mais est-ce la plus courageuse et surtout la plus bénéfique à la commune et à ses habitants ?

Si vous non plus vous le ne pensez pas, rejoignez-nous, faites-vous entendre !

 
 
 

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